Au coeur du quartier: Tensions, solidarité et compléxités humaines

Publié le 27 Mars 2024

Photo: Gomet

Je rentre chez moi après une journée épuisante, les bruits de la rue m'accueillent. Au loin, des voix s'élèvent en un crescendo, attirant mon attention. Je m'approche, curieux pour voir ce qu'il se passe.
 
Je découvre alors une scène familière, presque banale dans notre quartier : deux filles, visiblement en plein conflit. C'est une scène que j'ai vue se jouer maintes fois, et pourtant, elle ne perd jamais de sa force.
 
Je reste en retrait, observant la foule qui se forme autour d'elles. Nous sommes comme des spectateurs dans une arène, attendant de voir ce qui va se passer. Les cris, les gestes agités, tout semble prêt à exploser.
 
Puis, le frère de l'une des filles fait son entrée dans la danse, son regard foudroyant promet la violence. Il gueule à nous tous de ne pas bouger, menaçant d'éclater quiconque s'interposera. Mais je suis un ancien du quartier, à moi il n'a rien à me dire. C'est lui qui me doit le respect et non l'inverse.
 
Je prends mon téléphone et appelle un collègue de la médiation pour demander de l'aide. Il me propose d'appeler les gendarmes, mais je sais que cela pourrait aggraver la situation. 
 
Le père, plus âgé, tente également de ramener sa fille à la maison. Mais elle refuse, bien décidée à en découdre avec son adversaire pour une histoire à la con. Les tensions entre familles maghrébines sont monnaie courante.
 
Pendant ce temps, une vieille dame du quartier s'approche, ses yeux pleins de désespoir. Elle hurle sur les jeunes, impuissante face à leur colère aveugle. C'est ramadan ! Arrêtez ! dit-elle. Je m'approche d'elle, lui offrant mon bras pour la soutenir, cherchant à la sortir de cette tempête de violence potentielle. Cette dame maghrébine aussi, nous avait vu grandir, mais la nouvelle génération ne respecte plus rien, ni les vieux, ni les règles.
 
Enfin, les médiatrices arrivent, apportant avec elles un semblant de calme. La foule se disperse lentement, le danger semblant s'éloigner pour un moment. Mais je sais que ce n'est que temporaire. Dans notre quartier, les tensions sont toujours présentes, comme une lame de fond prête à surgir à tout moment. C'est notre réalité, faite de nuances, un mélange complexe de tensions et de calme, où chaque geste compte pour maintenir la paix.

Rédigé par La fourmi prolo

Publié dans #Histoire et Débats Sociétaux

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article